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Les Palestiniens ont plus que jamais besoin de la mobilisation internationale – Retour de voyage officiel

Il y a 8 mois, le 18 juillet 2022

Par Pierre Laurent

Il y a quelques jours, membre d’une délégation officielle de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, j’ai pu me rendre en Israël et dans les territoires palestiniens. Je reviens ici sur les faits marquants de cette visite, ce que j’ai pu y observer et les priorités que cela appelle pour les mobilisations à venir.

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La visite de Joe Biden en Israël, dans les territoires palestiniens occupés et en Arabie Saoudite confirme l’absolue nécessité d’amplifier à nouveau la solidarité internationale avec les Palestiniens. Jamais en effet depuis la négociation des accords d’Oslo, la reconnaissance de leurs droits fondamentaux et de leur droit à un État n’ont été autant niés sur le terrain. C’est ce que j’ai pu constater lors du voyage organisé sur place du 26 juin au 2 juillet, deux semaines avant la visite de Joe Biden, par la délégation de la Commission des Affaires étrangères du Sénat à laquelle je participais. Le but de cette mission était précisément d’évaluer l’état des perspectives concernant la solution à deux États.

Tout au long de nos entretiens, nous avons pu constater, et le voyage de Joe Biden vient d’en être une parfaite illustration, que les rappels de principe en faveur de la solution à deux États vont chaque fois de pair avec la négation concrète de ce droit.

Le long de son parcours vers Bethléem, Joe Biden a pu lire des panneaux où il était inscrit : « ceci est l’apartheid ». Mais ce SOS palestinien ne l’a pas empêché de faire un rappel purement formel à la solution à deux États aussitôt entaché par des déclarations entérinant de fait le statu quo de la situation, celle d’une occupation et d’une colonisation galopante des territoires à l’exact opposé de ce principe.

En vérité, Joe Biden n’est pas venu dans la région pour faire progresser la solution à deux États, mais pour réaffirmer son soutien aux dirigeants israéliens et pour tenter de rallier l’Arabie Saoudite à la cause des accords d’Abraham, accord signés à Washington en septembre 2020 par Donald Trump, Benyamin Netanyahou et deux émirats du Golfe, les Émirats Arabes Unis et Bahreïn, pour précisément enterrer une solution à deux États conforme aux résolutions de l’ONU. Joe Biden s’est ainsi doublement assis sur le respect des droits humains lors de sa visite, en Israël sur le dos des Palestiniens, et en Arabie Saoudite où ces droits sont quotidiennement bafoués.

Lors de la rencontre que nous avons eue à Ramallah avec le premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, en réponse à la question du président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat Christian Cambon lui demandant ce qu’il attendait de la visite de Joe Biden, sa réponse avait été un cinglant : « rien ». Nous décrivant la situation d’abandon international dans laquelle se battent les Palestiniens, le Premier ministre Shtayyeh a plaidé pour une initiative de la France apte à relancer un processus de négociations aujourd’hui inexistant. « C’est le bon moment pour une reconnaissance de la Palestine par la France », a lancé le Premier ministre, soulignant que neuf pays européens seraient prêts à suivre si la France donnait ce signal. Le Premier ministre a suggéré dans ce cadre une initiative de paix européenne conjointe supportée par un format France, Allemagne, Égypte, Jordanie. Sans attendre, « la France peut nous aider », a-t-il ajouté en « empêchant Israël de saboter la solution à deux États » par la colonisation, la privation de l’accès aux ressources et celle des lieux saints, ce qui « passera par des tensions avec Israël », et « en obligeant Israël à respecter la relation contractuelle avec l’autorité palestinienne ».

Sans la solution à deux États, « c’est de facto un seul Etat d’apartheid qui s’établit », a-t-il conclu, avec 6,2 millions d’Israéliens et 6,9 millions de Palestiniens vivant sur l’ensemble du territoire sans aucun respect de leurs droits fondamentaux.

L’insupportable situation faite aux Palestiniens, notre délégation l’a approchée de près à Jérusalem où la colonisation progresse à vue d’œil (c’était ma quatrième visite sur place en sept ans), et à Hébron où la vieille ville est l’objet d’une colonisation sauvage et brutale qui met face à face, rue par rue, des colons de plus en plus violents et des Palestiniens réduits maison par maison à quitter les lieux. Qui veut voir la violation concrète et spectaculaire des accords d’Oslo et des territoires promis à un État palestinien doit se rendre à Hébron, où la pauvreté, la colère et la tension sont palpables à chaque coin de rue.

Au total, 750 000 colons sont aujourd’hui installés dans près de 300 colonies occupant près de 12 % du territoire de la Cisjordanie. Et partout, les murs sont désormais visibles, faisant de ce pays une terre officialisant la « séparation » au vu et su du monde entier.

Pour la première fois depuis plusieurs années, notre délégation parlementaire a pu entrer dans la bande de Gaza.  Là, c’est le choc. Aujourd’hui, 2,3 millions Palestiniens survivent enfermés dans la bande coincés entre le mur qui fait office de séparation avec Israël et la mer. Seuls 14.000 permis de travail sont à ce jour autorisés pour des Palestiniens de Gaza en Israël, soit 5 % du nombre de permis autorisés au début des années 2000. Autant dire qu’aujourd’hui personne ne sort de Gaza. Le passage humiliant de la zone de contrôle à l’entrée, une vaste bande reliant par des couloirs grillagés deux check-points, confirme le nom donné à la bande de Gaza de « prison à ciel ouvert ». Nous avions visité la veille côté israélien la zone de transit de Kerem Shalom, par laquelle sont contrôlés à l’entrée et à la sortie tous les camions accédant à Gaza.  Le blocus en direct : impressionnant et glaçant.

A l’intérieur de Gaza, la misère et la malnutrition sont visibles à l’œil nu, touchant singulièrement les enfants qui courent dans les rues de quartiers délabrés. L’UNWRA, l’office de l’ONU pour les réfugiés palestiniens auquel Donald Trump avait coupé les vivres, depuis rétablis en partie par Joe Biden, est un poumon humanitaire et économique indispensable à la survie de Gaza. 13 000 employés de l’UNWRA scolarisent 291 000 élèves dans 255 écoles, soignent dans 22 centres de santé, distribuent 60 % des denrées alimentaires à 50 % de la population, aux deux tiers des réfugiés ayant fui le reste de la Palestine au fil des combats, occupations, expulsions. Le taux de pauvreté dans la bande de Gaza est de 80 %. La santé mentale et psychologique de la population, singulièrement des enfants, y est en grande souffrance.

Nous avons également visité le tout nouvel établissement de traitement des eaux du Nord de Gaza, qui alimente en eau potable 400 000 personnes, cofinancé et construit par l’Agence Française de Développement. Une réalisation remarquable qui donne à voir ce que pourrait être une aide française et européenne démultipliée.

Cette incursion rapide (l’autorisation israélienne courant pour une journée ne nous permettait qu’une courte demi-journée sur place compte tenu des heures d’ouverture et de la longueur des contrôles à l’entrée), mais hautement symbolique dans Gaza,  démontre à elle seule le caractère humainement insupportable et politiquement intenable de la situation.

Où mène l’absence totale de perspective pour les Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et en Israël sauf à l’entretien durable d’un conflit larvé, indigne pour les droits humains, et potentiellement explosif à tout moment ?

Et pourtant, l’autre volet de notre visite fait d’entretiens politiques et de visites guidées par l’armée israélienne à la frontière libanaise, nous a confirmé l’incroyable posture de déni de la question palestinienne qui semble être devenue, pour l’heure, celle de la quasi-totalité de l’arc politique israélien, à l’exception de quelques courageuses voix de paix dont celle du Parti communiste israélien et de personnalités arabes israéliennes.

Lors de nos entretiens à la Knesset, la plupart des représentants des forces politiques constituant la coalition Bennet-Lapid qui était en train de tomber au moment où nous étions sur place, convergeaient dans le discours suivant, fait d’aveuglement et de cynisme : « la question palestinienne n’est pas pour nous le problème central, le problème numéro un c’est la sécurité d’Israël et la menace iranienne ». « Nous avons trois menaces, nous dira dans un autre entretien un ancien vice-ministre de la Défense, l’Iran et la menace nucléaire, ses partisans du Hezbollah à la frontière libanaise, et le Hamas à Gaza ». Ceux qui continuent d’évoquer la solution à 2 États le font pour la renvoyer aussitôt aux calendes grecques. « Il faudra deux pays un jour, nous dit un député, mais pas maintenant, les Palestiniens doivent d’abord régler leurs problèmes ». Et le président de la Knesset, du parti de Yair Lapid, l’actuel premier ministre, parle lui de « faire quelque chose avec la solution à deux États », mais « sans Jérusalem qui ne pourra plus être transmise aux Palestiniens » et sans quelques grandes colonies « sur lesquelles nous ne pourrons pas revenir ». Si on ajoute à cela l’enfermement de Gaza, derrière les mots vidés de sens, il n’y a en vérité plus aucun État viable pour les Palestiniens derrière ce qu’il appelle « faire quelque chose » de cette solution.

Les entretiens entendus sur place de la part des dirigeants israéliens et du président américain Joe Biden deux semaines plus tard confirment que la reconfiguration régionale, en lien notamment avec les pétro-dictatures du Golfe, tient la première place dans l’actuel deal israélo-américain et que la question palestinienne n’y figure plus. La soumission des Palestiniens est donc, si on laisse faire, durablement acceptée par les uns comme les autres.

Nous avions commencé le séjour de la délégation par une visite au mémorial Yad Vashem, consacré à la mémoire de l’Holocauste. Intense moment d’émotion, qui résonne en ce moment dans notre pays avec la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Une ancienne déportée, d’un incroyable dynamisme malgré son bientôt centenaire et œuvrant comme guide dans le mémorial, avait tenu à nous saluer. Fille de parents juifs résistants de la MOI, elle voulait nous dire sa reconnaissance envers la France. En l’écoutant, moi qui ai grandi nourri par ces valeurs d’engagement dans le quartier de Belleville où tant de Juifs furent raflés, je me demandais comment nous avions pu en arriver là. Comment ce pays, Israël, peut continuer de se construire dans le déni de la souffrance infligée aux Palestiniens ? Ce questionnement est resté en moi durant tout le reste de notre séjour. Et tout ce que je voyais me confirmait dans la détermination à dire tout la fois sans faiblir, et le refus de l’antisémitisme et de l’innommable infligé aux Juifs par les nazis, et le refus de voir se poursuivre l’écrasement des droits du peuple palestinien. Comme un combat indissociable, auquel la solution à deux États tente d’ apporter réponse.

Il ne faut donc pas laisser faire, et accepter que dure dans l’impunité la situation inacceptable faite aux Palestiniens et l’impasse historique que que cela construit. Cela appelle le redoublement de la mobilisation internationale. Il ne suffira pas d’espérer une initiative d’Emmanuel Macron, qui ne la prendra manifestement pas si la pression ne s’exerce pas beaucoup plus fortement en faveur d’une nouvelle initiative internationale française ou européenne.

Les atouts résident plutôt dans la conjugaison des énergies de résistance démocratique palestiniennes, manifestes dans la jeunesse, et qui doivent être activement soutenues, et les mouvements de solidarité citoyennes en France , en Europe et dans le monde.

L’initiative citoyenne européenne en faveur du boycott des produits issus des colonies en fait partie, car la colonisation est non seulement une atteinte insupportable aux droits des Palestiniens et au droit international, mais une impasse historique majeure pour Israël et pour la paix dans la région.

Le combat pour la libération de Salah Hamouri et le respect de ses droits à la citoyenneté et à la résidence à Jérusalem est aussi un combat qui doit être amplifié, car il est emblématique d’une justice défaillante en Israël pour les Palestiniens et de la volonté d’Israël d’expulser les Palestiniens de Jérusalem.

Le débat et la mobilisation en France doivent reprendre vigueur en faveur d’une initiative de la France, conforme au vote de la résolution du Parlement en 2014 , pour une déclaration de reconnaissance de la Palestine engagée dans le cadre d’une initiative multilatérale européenne et internationale rouvrant un processus de négociations politiques en faveur d’une solution à deux États sur la base des paramètres reconnus par les résolutions de l’ONU. Hors de cela, l’indignité demeurera pour les Palestiniens et la paix restera menacée pour tous dans la région.

Déclaration des parlementaires à la première réunion des États parties du Traité sur l’interdiction des Armes nucléaires (TIAN)

Il y a 9 mois, le 22 juin 2022

Par Pierre Laurent

Lundi 21 juin, à la veille de la première réunion des États parties du Traité sur l’interdiction des Armes nucléaires (TIAN), des dizaines de parlementaires du monde entier se sont réunis à Vienne pour échanger sur les moyens d’aboutir à un monde libéré des armes nucléaires. Nous avons adopté cette déclaration, présentant les actions que nous nous proposons de mener dans nos pays respectifs, au service du désarmement nucléaire.

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Déclaration des parlementaires à la première réunion des États parties du Traité sur l’interdiction des Armes nucléaires (TIAN)

 

« En tant que parlementaires, déterminés à débarrasser le monde du fléau des armes nucléaires, nous sommes honorés de prendre la parole à l’occasion de cette première réunion des États parties au TIAN, qui marque une étape historique dans notre progression vers un monde exempt de ces armes. Nous sommes heureux de nous exprimer aux côtés des gouvernements, des organisations et des représentants de la société civile qui ont travaillé avec tant de détermination et de persévérance pour en arriver là, et avec lesquels nous avons eu le privilège de collaborer.

En tant que législateurs, nous exprimons notre profonde satisfaction du fait qu’avec l’entrée en vigueur du Traité en janvier 2021, les armes nucléaires sont désormais totalement interdites par le droit international. Le TIAN complète le régime juridique international interdisant les armes de destruction massive, ouvrant la voie à l’élimination totale de ces armes dans le monde entier. Nous sommes fiers du rôle que nous avons joué pour contribuer à l’entrée en vigueur de ce traité nécessaire et urgent, en travaillant à persuader les gouvernements de son importance et en soutenant les processus de ratification.

En tant que représentants du peuple, nous réaffirmons notre détermination à faire en sorte que les citoyens de nos nations – et de chaque nation – ne connaissent jamais les conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation d’armes nucléaires. Nous restons douloureusement conscients qu’il ne peut y avoir de réponse adéquate à la détonation d’une arme nucléaire. Tant que ces armes existent, nous vivons tous avec un risque intolérable et effroyable. Nous soutenons une attention renouvelée sur les impacts sexués et racialisés des armes nucléaires. Avec le changement climatique, les armes nucléaires constituent une menace existentielle pour l’Humanité, menaçant de détruire le tissu social de nos sociétés.

Malgré les engagements répétés et les promesses de désarmement des États dotés d’armes nucléaires, plus de 12 000 armes nucléaires subsistent. Des sommes immenses sont dépensées pour les moderniser et les améliorer. Et les risques augmentent : les récentes menaces de la Russie d’utiliser des armes nucléaires ont accru les tensions, réduit le seuil d’utilisation des armes nucléaires et considérablement augmenté le risque de conflit nucléaire et de catastrophe mondiale. Nous sommes très préoccupés par la tendance croissante à légitimer la dissuasion et le partage des armes nucléaires en tant que mesures de sécurité.

Nous décidons donc de redoubler d’efforts pour accroître le nombre d’adhésions à ce traité et pour soutenir sa mise en œuvre. En reconnaissance des efforts de nos collègues qui ont contribué à convaincre leurs gouvernements d’assister à cette première réunion des États parties, nous nous emploierons à renforcer le soutien des parlementaires au Traité, à persuader nos gouvernements d’y adhérer, à créer des conditions propices au désarmement et à accélérer les processus de ratification.

Nous soulignerons le rôle du TIAN pour compléter et renforcer le Traité de non-prolifération nucléaire, et nous continuerons à soutenir toutes les mesures contribuant au désarmement, à la non-prolifération nucléaires et réduisant les risques nucléaires. Nous engagerons un dialogue constructif avec les décideurs politiques des États dotés d’armes nucléaires et de leurs alliés, dans le but de renforcer la sécurité internationale et de progresser vers notre objectif commun d’un monde exempt d’armes nucléaires.

Nous nous efforcerons d’allouer les ressources nécessaires pour que les dispositions du présent traité soient pleinement appliquées. Nous tirerons pleinement parti des connaissances, des compétences, de l’expertise et de l’énergie réunies à cette Assemblée des États parties, et nous invitons les États parties, les signataires, les organisations internationales et la société civile à travailler en étroite collaboration avec nous. Nous appelons nos collègues parlementaires du monde entier à signer l’engagement parlementaire d’ICAN et à nous rejoindre dans notre mission vitale.

De nombreux défis nous attendent, mais nous sommes confiants : nous avons interdit les armes nucléaires et nous les éliminerons. »

 

Texte adopté par des parlementaires des nations suivantes : Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Espagne, France, Irlande, Islande, Italie, Japon, Norvège, Royaume-Uni et Écosse, Suède, Suisse.

L’urgence du désarmement nucléaire mondial – par Pierre Laurent

Il y a 9 mois, le 21 juin 2022

Par Pierre Laurent

Lundi 20 juin 2022, j’ai eu la chance de me rendre à Vienne en Autriche, pour participer à la conférence parlementaire sur le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN). Aux côtés de dizaines de parlementaires du monde entier, j’y suis intervenu pour porter l’urgence d’une ratification de ce traité par le plus grand nombre d’États, dont la France.

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L’urgence du désarmement nucléaire mondial

 

Mesdames, Messieurs, Chers collègues,

Comme parlementaire venu de France, une des grandes puissances détenant le feu nucléaire, comme vice-président du Sénat français et membre du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste (CRCE), c’est un grand honneur pour moi de m’exprimer devant vous.

Assurément, les peuples du monde ont aujourd’hui à écrire un nouveau chapitre du grand combat pour la paix. Si nous pouvons y contribuer ici, alors nous aurons accompli notre devoir.

En effet, les menaces qui pèsent sur notre sécurité collective n’ont jamais été aussi nombreuses. Crises économiques et alimentaires, sécheresses et dérèglement climatique, montée d’extrémismes haineux et xénophobes, surarmement… Les facteurs de déclenchement des conflits se multiplient, et les guerres, loin de les résoudre, participent à en aggraver chacun des maux. C’est à résoudre les causes profondes de ces conflits que nous devrions consacrer toutes les énergies humaines, et le monde fait aujourd’hui le contraire en renforçant la militarisation des relations internationales.

Face à la montée des périls, face aux exigences sociales et écologiques, plutôt que la construction d’une sécurité humaine globale construite sur la résolution pacifique et négociée des grands défis de notre époque et des sources de conflits,  trop  d’États répondent par le surarmement massif et incontrôlé. Partout en Europe, les dépenses militaires explosent. En France, le président Macron prétend vouloir faire basculer notre industrie dans l’économie de guerre.

Dans ce contexte les armes de destruction massive, au premier rang desquelles les armes nucléaires, rendent la situation mondiale plus dangereuse que jamais. Parce que nécessairement dédiées à la conduite d’une guerre totale, ces armes font courir un danger d’extinction à toute l’Humanité.

Depuis l’agression de la Russie contre l’Ukraine, la menace de déclenchement d’un conflit nucléaire est dangereusement banalisée. Vladimir Poutine en brandit désormais la menace, et les puissances rivales de l’OTAN répondent par l’escalade du surarmement. Cette situation montre combien la rhétorique de la « dissuasion nucléaire » est aujourd’hui aussi folle que désuète. Tant qu’existeront les arsenaux nucléaires,  la tentation de les utiliser existera, et la menace d’un péril mortel planera sur nos têtes.

C’est pourquoi l’absence du gouvernement français lors de cette première réunion des États parties du TIAN est incompréhensible et regrettable. Il y a quelques jours avec plus 50 parlementaires français, représentant un large arc de forces politiques, nous avons appelé de nouveau Emmanuel Macron à engager la participation de la France comme État observateur lors de la première réunion du TIAN.

Cet appel n’a malheureusement pas reçu de réponse favorable de la part du Président, mais nous ne baissons pas les bras. Bien au contraire, le résultat des élections législatives le 19 juin confirme qu’Emmanuel Macron n’a pas de majorité législative pour sa politique, et dans la principale opposition, la nouvelle Union populaire écologique et sociale, très nombreux seront les parlementaires à rejoindre notre combat. Avec les mobilisations populaires sans lesquelles rien ne sera possible, nous aurons plus de force aujourd’hui pour faire basculer la France dans le camp du désarmement.

Les parlementaires communistes de France, à l’Assemblée nationale et au Sénat, resteront donc pleinement engagés. Nous mettrons tout en œuvre en France, en métropole comme en outre-mer, pour engager le plan d’action que nous allons adopter, jusqu’à gagner le désarmement nucléaire mondial. Ce sera un combat difficile, long mais nous gagnerons.

 

Pour tout savoir sur la campagne ICAN : www.icanfrance.org