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Réception en l’honneur du peintre kazakh Karipbek Kuyukov – Discours de Pierre Laurent, sénateur

Il y a 8 mois, le 4 octobre 2022

Par Pierre Laurent

Le 27 septembre dernier au palais du Luxembourg, j’ai eu l’honneur d’accueillir Monsieur Karipbek Kuyukov, peintre kazakh renommé, engagé de longue date pour le désarmement nucléaire mondial.

GARDONS LE CONTACT

Réception en l’honneur du peintre kazakh Karipbek Kuyukov – Discours de Pierre Laurent, sénateur

 

Votre Excellence Madame Guisara Arustankulova, Ambassadrice du Kazakhstan en France,

Votre Excellence Madame Jeanne Havard Turebayeva, consule honoraire du Kazakhstan à Rennes,

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs

Mesdames, Messieurs les Députés,

Monsieur Abraham Behar, président de l’association des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire,

Monsieur Roland Nivet, porte-parole national du Mouvement de la Paix en France,

Et bien sûr cher Monsieur Karipbek Kuyukov,

Mesdames, Messieurs,

C’est un grand honneur pour moi d’accueillir ici au palais du Luxembourg, cette soirée d’hommage à notre ami, le peintre Karipbek KUYUKOV présent à nos côtés.

Vous pouvez admirer quelques-unes de ses œuvres dans cette salle, quelques exemples de son art qui a été exposé dans le monde entier.

Un art engagé, puisqu’en étroite liaison avec ses prises de position courageuses pour la cessation des essais d’armes nucléaires, dont il est une victime directe, et pour le désarmement nucléaire mondial.

Son combat, qui doit devenir notre combat à tous, est plus justifié que jamais. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le risque de déclenchement d’un conflit nucléaire entre les grandes puissances devient de plus en plus palpable.

Cette situation montre bien en quoi toute la rhétorique de la « dissuasion nucléaire » devient de plus en plus dangereuse. Tant qu’existeront les arsenaux nucléaires, l’Humanité courra un péril mortel.

C’est pourquoi il est essentiel que tous les pays, à commencer par ceux détenteurs du feu nucléaire, dont la France, ratifient le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Je me suis d’ailleurs rendu à Vienne en juin dernier, à l’occasion de la conférence parlementaire sur le TIAN. Nous avons demandé, en vain, au gouvernement français d’accepter une présence officielle de la France comme État observateur. Cela a malheureusement été refusé.

J’en profite pour saluer chaleureusement une nouvelle fois les représentants officiels du Kazakhstan ici présents, et dont le pays est un de ceux ayant renoncé volontairement aux armes nucléaires.

La France ne peut continuer à se mettre en travers d’une démarche qui vise la sauvegarde de l’humanité. Elle doit prendre des initiatives tant du point de vue national, européen qu’international pour le désarmement nucléaire. Dans l’immédiat, il serait souhaitable que notre pays ratifie l’ensemble des traités actuels créant des zones exemptes d’armes nucléaires, et qu’elle s’engage enfin en faveur d’un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace, en ratifiant le TIAN.

Cela serait cohérent avec le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1992, que la France a ratifié et en particulier avec son préambule, alinéa 8 : les États parties déclarent « leur intention de parvenir au plus tôt à la cessation de la course aux armements nucléaires et de prendre des mesures efficaces dans la voie du désarmement nucléaire » ainsi qu’à l’article 6 du traité qui « engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire ».

Ces questions sont depuis des décennies des préoccupations essentielles que portent les communistes et leurs parlementaires.

J’ai récemment initié, avec d’autres, une tribune de parlementaires appelant le président Macron à une participation de la France comme État observateur à la première réunion des États parties du TIAN (Traité d’interdiction des armes nucléaires), qui s’est tenue du 21 au 23 juin dernier à Vienne. Je suis intervenu à l’Assemblée parlementaire du TIAN où j’ai regretté l’absence de représentation officielle du gouvernement français de l’ensemble de ces démarches.

La menace des armes nucléaires est la pire des menaces qui pèsent sur notre sécurité collective. Crises économiques et alimentaires, sécheresses et dérèglement climatique… Les facteurs de déclenchement des conflits se multiplient, les guerres participant d’ailleurs à aggraver chacun de ces maux.

C’est aussi ce qui m’a amené à déposer il y a quelques jours, avec mes collègues du groupe CRCE, une proposition de loi visant à renforcer le contrôle parlementaire sur le commerce des armes.

Renforcer et réformer l’ONU, démanteler totalement et multilatéralement les arsenaux nucléaires, réduire le nombre d’armes en circulation, reconvertir les industries d’armements… Les batailles pour avancer vers un monde en paix sont nombreuses. Celle du désarmement nucléaire est la plus vitale de toutes.

L’Humanité pour vivre en pleine sécurité et relever les très nombreux défis qui s’imposent à elle, doit gagner la bataille de la paix et du désarmement nucléaire. Un immense merci à Monsieur Karipbek Kuyukov pour sa contribution à ce combat. Un immense merci au Mouvement de la paix, aux associations, aux professionnels qui donnent de leur temps, de leur énergie, de leur volonté pour combattre cette menace majeure.

Merci à tous.

 

Seul le prononcé fait foi

Prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire : appuyer un véritable processus de réconciliation nationale

Il y a 11 mois, le 22 juillet 2022

Par Pierre Laurent

Avec d’autres, je tente depuis des années de briser le mur de silence, d’indifférence, voire de complaisance par rapport aux mesures liberticides en œuvre en Côte d’Ivoire.
Cette démarche vise à briser le cercle vicieux des montées des rancœurs qui ne peuvent qu’amener d’autres drames. Si une certaine baisse des tensions peut être constatée il faut poursuivre cette démarche afin de contribuer de façon durable à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, une des conditions nécessaires en vue de permettre au pays de se concentrer sur les grands enjeux d’un développement socio-économique tourné vers la satisfaction des besoins humains, question urgente s’il en est en Afrique de l’Ouest notamment.
C’est le sens de ma question à la Ministre des Affaires étrangères, au sujet des prisonniers d’opinion.

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M. Pierre Laurent attire l’attention de Mme la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur les prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire.

Depuis l’accession au pouvoir de l’actuel chef de l’état ivoirien en 2011, des milliers d’Ivoiriens ont connu en raison de leurs opinions des privations momentanées de liberté, ainsi que de graves violences pouvant aller jusqu’au meurtre. Les mobilisations démocratiques du peuple ivoirien ont permis de ramener jusqu’en juillet 2020 le chiffre de ce type de détenus à 58, tous en lien avec les conséquences au long cours de la crise post-électorale de 2011.

Depuis l’annonce par l’actuel chef de l’état ivoirien en août 2020 de sa volonté de briguer un troisième mandat en contradiction avec la Constitution, le chiffre des prisonniers d’opinion a augmenté de 412 à cause d’une répression implacable. La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme avait en novembre 2020 exprimé de vives préoccupations à ce sujet. S’ajoute à cette réalité le fait que les crimes dont sont accusés des partisans du chef de l’état actuel n’ont pas connu de traitement judiciaire, ni en Côte d’Ivoire ni au niveau international.

Si ces derniers mois une baisse des tensions dans ce pays peut être relevée, force est de constater qu’il reste une centaine de prisonniers politiques, dont beaucoup liés à l’affaire du troisième mandat inconstitutionnel. Des militaires ayant agi pendant la crise post-électorale de 2011 sont aussi détenus. Ils ont pourtant été jugés et condamnés sur la base d’accusations semblables à celles pour lesquelles celui qui fut président de la Côte d’Ivoire et donc chef des armées de 2000 à 2011 a été acquitté par la Cour pénale internationale. De ce fait, beaucoup s’interrogent sur les fondements sur lesquels ces militaires sont maintenus en prison. Par ailleurs il est à relever que la détention préventive sans jugement des prisonniers d’opinion semble être la règle, ce qui est préjudiciable à leurs droits.

Pour toutes ces raisons, il lui demande s’il ne serait pas opportun que la France agisse en appui aux demandes de libération de ces prisonniers d’opinion, en vue d’appuyer un véritable processus de réconciliation nationale que le peuple ivoirien appelle toujours plus fortement de ses vœux.

 

Prisonniers d’opinion en Arabie Saoudite : suivre l’avis du groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires

Il y a 11 mois, le 18 juillet 2022

Par Pierre Laurent

Choyée par les puissances occidentales, dont la France, l’Arabie Saoudite viole massivement les droits humains. J’ai interpellé aujourd’hui la Ministre des Affaires étrangères sur une de ces violations, afin qu’elle agisse en cohérence avec les recommandations du groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires.

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J’ai attiré l’attention de Mme la Ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur les prisonniers d’opinion en Arabie Saoudite.

Parmi eux il y a le fondateur du Moniteur des droits de l’Homme, une organisation non gouvernementale (ONG) saoudienne visant à défendre les Droits de l’Homme dans le pays. Il a à de nombreuses reprises défendu des militants des droits de l’Homme devant les tribunaux, se mettant ainsi lui-même en danger. Il a notamment représenté des membres de l’association saoudienne pour les droits civils et politiques.

Arrêté en juillet 2014 et condamné en septembre 2014 à 15 ans de prison et 50 000 euros d’amende, au bout d’un procès expéditif où les droits de la défense n’ont pas été respectés, depuis son arrestation, il a été victime de nombreuses tortures, ainsi qu’à des privations de nourriture et de soins médicaux.

Le groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires a jugé son arrestation, son procès et sa condamnation comme étant sans aucun fondement légal. Il a exigé sa libération immédiate ainsi que des réparations pour les préjudices subis.

J’ai donc demandé à la Ministre ce qu’elle compte faire pour intervenir en sa faveur auprès des autorités saoudiennes.

Question écrite n°01534 : https://senateurscrce.fr/activite-des-senateurs/les-questions-au-gouvernement/les-questions-ecrites/article/suivre-l-avis-du-groupe-de-travail-des-nations-unies-sur-les-detentions