#DÉMOCRATIE

Nouvelle offensive contre les kurdes – Quelle est la position de la France ?

Il y a 2 ans, le 14 juin 2021

Par Pierre Laurent

Je me trouve actuellement à Erbil (Irak) à l’occasion d’une initiative de solidarité avec les Kurdes.

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Depuis la fin avril 2021, l’armée turque s’est lancée dans une nouvelle offensive dans le nord de l’Irak contre les Kurdes. Elle se livre à des bombardements incessants contre les populations civiles.

Ankara vise un triple objectif : éradiquer la présence kurde et accroître sa présence annexionniste du camp de réfugiés de Makhmur jusqu’à Mossoul.

Par ailleurs, R.T. Erdogan ne cache pas sa volonté de déraciner du Sinjar le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ceux-là mêmes qui ont sauvé les Yézidis du génocide de Daesh.

R.T. Erdogan veut saisir l’opportunité du sommet de l’OTAN, le 14 juin, pour obtenir l’aval de l’Organisation afin de conduire une offensive d’ampleur.

Quelle sera l’attitude de la France ? Abandonnera-t-elle les combattants de la liberté et de la démocratie pour capituler devant la politique liberticide et expansionniste de R.T. Erdogan ? Prendra-t-elle le risque d’envenimer une situation explosive devant les vives oppositions du gouvernement irakien et de Téhéran ?

E. Macron et J. Biden qui rencontrent R.T. Erdogan doivent lever les ambiguïtés, exprimer une opposition ferme aux massacres des Kurdes, eux qui ont été en première ligne contre l’Etat Islamique et exiger la fin des opérations militaires.

Les tractations cyniques de ceux qui veulent renouer avec Ankara ne doivent pas se faire sur le dos des Kurdes qui sont nos alliés face à la barbarie et l’obscurantisme.

Je me trouve actuellement à Erbil (Irak) à l’occasion d’une initiative de solidarité avec les Kurdes.

Je tiendrai une importante conférence de presse, jeudi 17 juin à 14h au Sénat afin de témoigner de la situation et proposera des initiatives de large rassemblement afin de faire grandir l’exigence de solidarité et de paix.

 

Face à ceux qui dressent des murs, construisons des ponts !

Il y a 2 ans, le 11 juin 2021

Par Pierre Laurent

Samedi 12 juin, nous devons nous mobiliser et participer nombreuses et nombreux au rassemblement pour la défense des libertés et contre les idées d’extrême droite.

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Nous ne pouvons pas, nous ne devons plus regarder ailleurs.

La libération de la haine et de la violence sur les réseaux sociaux, dans les médias et les discours polititiques, l’accumulation des lois liberticides et les discours contre la justice et les droits fondamentaux qui les accompagnent, tout s’additionne pour alimenter la crise démocratique.

Nous avons franchi la côte d’alerte et les forces d’extrême droite et de droite extrême s’engouffrent dans ce climat par ce qu’elles croient désormais possible leur accession au pouvoir, à l’image des Trump, Bolsonaro, Orban et consorts.

C’est l’installation au premier plan de la vie politique de partis ouvertement racistes et xénophobes, et des coalitions nouvelles entre forces de droite et d’extrême-droite.

Ceux qui jouent depuis trop longtemps avec la dédiabolisation du Rassemblement national portent une lourde responsabilité. Emmanuel Macron joue un jeu dangereux.

L’absence d’alternative d’espoir à gauche contribue aussi beaucoup à ce climat délétère. Toutes les formations de gauche sont interpellées.

Nous ne pouvons laisser s’installer ainsi les discriminations sociales, racistes, structurelles dans le travail, le salaire ou l’accès au logement, le traitement indigne des migrants… les signaux d’alerte sont trop nombreux.

Le chaos du monde actuel est propice à la montée de toutes les peurs, de tous les replis, de tous les racismes. La mondialisation capitaliste en crise porte en elle l’exploitation et la mise en concurrence sans fin des peuples et des dominés, comme la nuée porte l’orage.

Communistes, nous avons de tous temps été aux côtés des plus faibles, des opprimés, des 99 %. Nous avons pris notre part dans l’Histoire à chaque fois que cela a été nécessaire pour rendre leur liberté à ceux qui en étaient dépossédés, pour faire front toujours face à l’obscurantisme. Les années sombres ne doivent pas revenir, d’autant que l’avènement d’un monde meilleur fait d’égalité et de justice n’a jamais été aussi nécessaire.

Ce combat, ces valeurs, il nous appartient de les porter encore haut et fort aujourd’hui, en travaillant à la construction de fronts unitaires les plus larges possibles pour une nouvelle République sociale, pour une nouvelle humanité de solidarité.

Face à tous ceux qui veulent diviser ou séparer, construisons du commun.

Face à ceux qui dressent des murs, construisons des ponts.

Affirmons haut et fort notre désir d’une égalité réelle et d’un universalisme qui reconnaisse pleinement la pluralité et la diversité des individualités, des cultures, de notre pays et du monde.

Le 12 juin, nous avons l’obligation de commencer à lever un rempart, une barricade face aux partis des sinistres qui pensent avoir carte blanche pour diffuser leurs idées nauséabondes.
Soyons nombreux !

Déclaration interparlementaire européennes sur EWIPA

Il y a 2 ans, le 28 mai 2021

Par Pierre Laurent

J’ai signé, avec 172 parlementaires de 4 États, la déclaration interparlementaire européenne sur EWIPA

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Les armes explosives dans les zones peuplées – un enjeu capital

Au cours des dix dernières années, Action on Armed Violence, un membre du Réseau international sur les armes explosives (INEW), a recueilli des données montrant la gravité des dommages causés par l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées (EWIPA). Lorsque des armes explosives ont été utilisées dans des zones peuplées au cours de ces dix années, 91 % des personnes tuées et blessées étaient des civils. Ces armes provoquent également de graves traumatismes psychologiques, détruisent des infrastructures vitales telles que des écoles, des centres de santé et des routes, et obligent les personnes à fuir leur domicile. Les bombardements laissent également des restes explosifs de guerre qui menacent la vie des civils longtemps après la fin des combats.

Un processus politique pour réduire la souffrance humaine

Un accord international contre l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées est en phase finale de négociation entre les États, les agences des Nations unies, les organisations internationales et la société civile. Cette déclaration politique vise à améliorer efficacement la protection des civils contre l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées. Après les trois derniers cycles de consultations ouvertes en novembre 2019, février 2020 et mars 2021, la déclaration politique devrait être adoptée par les Etats à la fin de cette année.

Conférence interparlementaire européenne sur EWIPA

Le 27 mai 2021, 39 membres des Parlements de cinq pays européens ont uni leurs forces lors d’une conférence en ligne, et ont échangé sur les principaux défis et prochaines étapes du processus diplomatique. Des députes et sénateurs venant d’Allemagne, de France, de Belgique, d’Autriche et du Royaume-Uni ont participé à la conférence organisée par des parlementaires français et allemands en collaboration avec l’ONG Handicap International.

Handicap International est une organisation d’aide internationale indépendante. En collaboration avec INEW, HI mène une campagne visant à mettre fin aux souffrances causées par l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.

Déclaration interparlementaire européenne conjointe

Au cours de la conférence, une déclaration conjointe des parlementaires venant de pays européens a été présentée pour demander à leurs gouvernements de “soutenir l’élaboration d’une déclaration politique internationale visant à renforcer la protection des civils contre l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, et à renforcer l’assistance aux victimes de ces pratiques”.

À l’issue de cette conférence, 172 parlementaires de 4 États avaient déjà signé la déclaration qui restera ouverte à d’autres signatures.

Armes explosives dans les zones peuplées – Un crime contre les populations civiles

Il y a 2 ans, le 27 mai 2021

Par Pierre Laurent

Après des mois d’interruption dus à la crise sanitaire, d’importantes négociations diplomatiques ont repris en 2021 afin d’élaborer une déclaration internationale contre les bombardements à large rayon d’impact dans les zones peuplées. Près de 70 États sont attendus pour la nouvelle phase de négociation qui pourrait aboutir à la fin de l’été.

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En soutien à la campagne menée par de nombreuses ONG, dont Handicap international, nous avons initié avec Jean-Paul Lecoq, comme membres des commissions des Affaires étrangères du Sénat et de l’Assemblée, et notre collègue de Die Linke, Matthias Höhn, député au Bundestag, un appel inédit de 210 parlementaires français et allemands, appelant les États à soutenir la conclusion d’un accord fort et contraignant pour la protection des civils. La France et l’Allemagne ont un rôle clé à jouer pour ce rendez-vous historique. Mais ce n’est pas gagné et la pression doit s’amplifier.
Un constat dramatique s’impose. Les guerres tuent et impactent aujourd’hui très majoritairement des civils, et non plus des soldats comme hier. Les champs de bataille sont aujourd’hui des zones massivement peuplées et les bombardements militaires ont des effets immédiats et de long terme sur les populations qui y vivent. On peut bombarder et détruire une ville entière en quelques jours. Il faudra des décennies pour la reconstruire et la rendre à nouveau vivable. L’utilisation de tous types d’armes explosives lourdes et imprécises dans les zones peuplées détruit, bien au-delà des cibles visées, les infrastructures civiles et oblige les populations à abandonner leurs biens et à fuir. Le même schéma se répète dans chaque conflit : déplacements massifs et répétés de populations, contamination durable de vastes zones par des restes d’explosifs, des blessures complexes et des traumatismes psychologiques à long terme et une forte réduction des services vitaux (écoles, centres de santé, etc.).
Une initiative conjointe pour gagner un traité exemplaire
De nouveaux engagements internationaux des États sont donc nécessaires. Le dernier cycle de négociations qui va avoir lieu à Genève doit porter ces engagements. À ce jour, le texte négocié n’est pas satisfaisant. Des modifications sont nécessaires pour que la Déclaration soit suffisamment forte et contraignante. Dans leurs dernières contributions écrites au texte de la Déclaration politique, certains États, notamment la France, la Belgique, le Canada, le Royaume-Uni et l’Allemagne, proposent de s’en tenir à dénoncer « l’utilisation indiscriminée » des armes explosives à large rayon d’impact. Or, cet « usage indiscriminé », à savoir cibler délibérément les civils et leurs infrastructures, est déjà strictement prohibé par les Conventions de Genève : c’est un crime de guerre. Ce que les États ne veulent pas reconnaître, c’est que même lorsqu’elles sont officiellement dirigées contre une cible militaire, donc de façon discriminée, ces armes présentent un risque systémique d’effets indiscriminés ou disproportionnés de par leur seule utilisation en zones peuplées.
Amplifier la pression internationale
Nous demandons à la France principalement d’arrêter de proposer, ainsi que ses partenaires de l’OTAN, des formulations qui atténuent profondément la portée de ce texte. En utilisant un langage relativisant l’impact sur les populations, la France risque de faire perdurer un statu quo intenable pour les civils, faisant des bombardements urbains la norme et non l’exception. Nous organisons le 27 mai prochain une conférence interparlementaire européenne pour rendre public l’état des négociations et chercher à construire un rapport de force suffisant. Nous saluons nos collègues belges qui viennent de voter une résolution, première du genre, appelant à soutenir l’appel du Secrétaire général de l’ONU et du CICR pour « éviter l’usage des armes explosives à large rayon d’impact en zones peuplées ». Cette résolution fait ainsi écho à l’appel des 210 parlementaires franco-allemands.
D’ici la conférence de Genève, nous pouvons très largement contribuer à améliorer cet accord international pour qu’il soit contraignant vis-à-vis des États signataires.
Merci à Nina Leger pour ce magnifique visuel

Ma lettre au ministre de l’Intérieur – Manifester est un droit

Il y a 2 ans, le 21 mai 2021

Par Pierre Laurent

Le droit de manifester, corollaire de la liberté d’expression consacrée par la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, est un principe à valeur constitutionnelle (Conseil constitutionnel 18 janvier 1995 n°94-352).

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Paris, le 20 mai 2021

Monsieur le Ministre,

Vous avez demandé au Préfet de Police de PARIS d’interdire les manifestations en soutien au peuple palestinien, des 15 et 22 mai 2021, à Paris, « en raison des graves troubles à l’ordre public constatés en 2014 ».

Si la référence à des heurts anciens suffit désormais à interdire une manifestation, où cela mène-t-il ? Cela signifie-t-il que toute manifestation en solidarité avec le droit du peuple palestinien à un État sera désormais interdite ? Et plus largement que toute manifestation pourrait être interdite sous ce prétexte.

Le 6 novembre 2018, votre prédécesseur, Christophe Castaner, rappelait que : « Le représentant de l’État à Paris a pour mission de garantir l’ordre et la sécurité des Parisiens. Il a aussi celle de garantir l’exercice des libertés publiques, en assurant notamment la sécurité des manifestants par un encadrement adapté permettant d’assurer la tenue des manifestations dans de bonnes conditions » (Question écrite – Assemblée nationale n°8734, publiée au JO du 6 novembre 2018 page 9995). Alors que Paris rayonne dans le monde entier, entendez-vous réellement museler définitivement les parisiennes et les parisiens ?

Votre position, suivie par le Préfet de Police, est une violation flagrante et inadmissible des principes fondamentaux qui régissent notre République.

Le droit de manifester, corollaire de la liberté d’expression consacrée par la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, est un principe à valeur constitutionnelle (Conseil constitutionnel 18 janvier 1995 n°94-352).

Depuis quand devient-il possible d’interdire par principe une manifestation au prétexte d’incidents anciens, étrangers aux organisations qui souhaitent organiser les manifestations visées par votre interdiction ? Et de plus, le prétexte tiré de l’ordre public ne peut pas non plus tout permettre.

Je vous rappelle que le Conseil d’État qui a placé le droit de manifester au rang des libertés fondamentales (Conseil d’État 18 janvier 1995 – n°94-352), recherche dans un contrôle de proportionnalité si l’Administration avait d’autres moyens moins contraignants que l’interdiction pour garantir l’ordre public (Conseil d’État 12 novembre 1997 – n°169-295).

Je vous demande donc quels sont les moyens que vous entendez mettre en œuvre pour garantir les droits et libertés des parisiens et parisiennes, pour leur permettre d’exprimer librement leurs opinions et de manifester, comme cela a pu se faire dans tant d’autres villes en France telles que Bordeaux, Pau, Agen, Rennes mais aussi dans d’autres capitales européennes comme Madrid, Londres, Berlin, Amsterdam, Lisbonne ?

En l’attente de vous lire.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Interdiction des manifestations en soutien au peuple palestinien prévues les 15 et 22 mai 2021 – Une telle logique, loin d’assurer la sécurité de nos concitoyens, ouvre la voie à l’arbitraire

Il y a 2 ans, le 20 mai 2021

Par Pierre Laurent

J’ai attiré l’attention de M. le ministre de l’intérieur sur l’interdiction des manifestations en soutien au peuple palestinien, des 15 et 22 mai 2021, à Paris, « en raison des graves troubles à l’ordre public constatés en 2014 ».

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Cette référence à des heurts anciens en vue d’interdire une manifestation est lourde de danger et fait peser potentiellement une menace sur nombre de manifestations et par conséquent sur les libertés publiques et individuelles.

Une telle logique, loin d’assurer la sécurité de nos concitoyens, ouvre la voie à l’arbitraire.

Ainsi, de plus en plus d’auteurs estiment que ces décisions d’interdiction constituent des violations flagrantes et inadmissibles des principes fondamentaux qui régissent la République.

Je lui ai demandé s’il compte renoncer à cette logique.

Je lui ai demandé également quelles sont les mesures qu’il compte prendre pour que le droit de manifester, corollaire de la liberté d’expression consacrée par la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, principe à valeur constitutionnelle (Conseil constitutionnel, 18 janvier 1995 n° 94-352) soit assuré tant en termes d’approche de maintien de l’ordre que des moyens qui y sont consacrés.

Assassinats politiques en Colombie et combats à la frontière avec le Vénézuela – La France doit porter une parole de solidarité et de paix

Il y a 2 ans, le 5 mai 2021

Par Pierre Laurent

J’ai attiré l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation en Colombie. L’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz) recense 75 assassinats politiques depuis le début de l’année, près d’un millier depuis les accords de paix de La Havane conclus en 2016 entre le président colombien d’alors […]

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J’ai attiré l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation en Colombie.

L’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz) recense 75 assassinats politiques depuis le début de l’année, près d’un millier depuis les accords de paix de La Havane conclus en 2016 entre le président colombien d’alors et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Face aux mobilisations sociales s’opposant aux mesures Gouvernementales de hausse des prix de l’essence, d’installation de nouveaux péages, de gel des salaires dans le secteur public jusqu’en 2026, de remise en cause des programmes sociaux, le pouvoir colombien en place entretient un climat de violence. Presque chaque jour, des leaders sociaux, des syndicalistes, des ex-guérilleros ayant déposé les armes, des défenseurs des droits humains, des porte-parole de communautés indigènes sont abattus en raison de leur engagement local au service de leur communauté, pour la défense de leur territoire, la restitution de leurs terres usurpées, leur demande de justice historique et sociale ou leur fidélité aux « accords de paix ». De plus en plus de Colombiens s’élèvent contre cette situation.

Cet état de fait s’ajoute aux combats dans le sud-ouest du Venezuela, à la frontière avec la Colombie, entre l’armée vénézuélienne et des groupes armés colombiens. De nombreux morts sont à déplorer. Il est à noter que le Venezuela et la Colombie n’ont plus de relations diplomatiques.

Je lui demande s’il ne serait pas souhaitable que la France manifeste d’une part sa solidarité avec les démocrates colombiens qui se mobilisent contre les assassinats politiques et d’autre part se prononce en faveur de toutes les initiatives utiles pour la paix entre la Colombie et le Venezuel

Violences lors de la manifestation parisienne du 1er mai 2021 – Ces agressions envers ceux qui se mobilisent pour la justice sociale sont inacceptables

Il y a 2 ans, le 3 mai 2021

Par Pierre Laurent

J’ai attiré l’attention de M. le ministre de l’Intérieur sur les graves violences qui se sont déroulées lors de la manifestation parisienne du 1er mai 2021.

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Les manifestants parisiens ont été victimes de violences dès le début de leur mise en mouvement.

Pendant le parcours, la confédération générale du travail (CGT) et d’autres acteurs concernés estiment avoir fait objet de plusieurs interventions de police totalement injustifiées. Concomitamment un groupe d’individus a fait preuve d’une extrême violence tant physique que verbale à l’encontre de manifestants. Des insultes sexistes, racistes et homophobes ont été proférées. La CGT estime que ces insultes, ces violences et des actes de vandalisme ciblaient particulièrement son organisation.

Le bilan de cette violence est lourd : 21 blessés dont quatre graves.

Ces violences envers ceux qui se mobilisent contre la casse des droits sociaux, pour la défense de l’emploi, des services publics, ainsi qu’en faveur de l’augmentation des salaires et de l’amélioration des conditions de travail, sont inacceptables.

Je lui demande ce qu’il compte faire en vue de mener une enquête à la fois sur les interventions de la police incriminées et sur les conditions, notamment en matière de gestion des forces de l’ordre, qui ont permis les violences évoquées ci-dessus.

Tribune des généaux dans un hebdomadaire de presse – Une prise de position séditieuse qui ne peut rester sans réponse judiciaire

Il y a 2 ans, le 27 avril 2021

Par Pierre Laurent

La tribune séditieuse de certains généraux français dans un hebdomadaire de presse d’extrême droite est dangereuse et ne peut rester sans réponse politique, disciplinaire et judiciaire.
J’ai interpellé le Premier Ministre à ce sujet sous forme de question écrite.

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J’ai attiré l’attention de M. le Premier ministre sur une tribune de 20 généraux français à la retraite parue dans un hebdomadaire le 21 avril 2021.

La date du 21 avril n’a pas été choisie au hasard par les auteurs. En effet c’est le 21 avril 1961 qu’a eu lieu le putsch de généraux d’extrême droite, appelé également appelé putsch d’Alger, qui constitue une tentative de coup d’État, fomentée par une partie des militaires de carrière de l’armée française en Algérie, et conduite par quatre généraux cinq étoiles.

Cette tribune contient des propos très graves qui ne peuvent rester sans réaction. Elle constitue une action séditieuse d’une grande dangerosité du fait même qu’elle émane de militaires de haut rang même s’ils sont à la retraite.

Le Gouvernement doit réagir.

Je lui ai demandé quelles mesures le Gouvernement compte prendre face à cette tribune.
Je lui ai demandé s’il compte, en concertation avec le Président de la République et le garde des sceaux, saisir la justice à son sujet.

La nausée

Il y a 2 ans, le 20 avril 2021

Par Pierre Laurent

C’est ce titre d’un roman de Jean Paul Sartre qui m’est venu à l’esprit en apprenant la décision de 12 clubs européens, parmi les plus riches au monde, de se retrouver entre eux dans une compétition nommée « superleague », indépendante des instances de l’UEFA.

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La motivation n’est pas sportive, ces gens là ne font même pas semblant : il s’agit de générer plus d’argent, plus de droits télé déjà exorbitants, plus de sponsoring. Et par là même, de tenter d’attirer et de concentrer les meilleurs joueurs de la planète sur quelques clubs, en achetant des contrats et en payant des salaires qui ont déjà, aujourd’hui, franchi les limites de la décence.
Comme l’écrit un entraineur argentin bien connu, Marcelo Bielsa, surnommé « El loco » : « le problème fondamental c’est que les riches aspirent toujours à être plus riches, sans tenir compte des conséquences pour les autres ».
Une définition parfaite du capitalisme et du comportement, dans le football comme dans toute la société, de ceux qu’un président de la République a un jour nommé « les premiers de cordée ».
Les autres ? Ce sont ceux « d’en bas », les clubs professionnels petits (il yen a) ou moyens, les clubs amateurs, les bénévoles, les supporters prêts à se saigner aux quatre veines pour voir jouer l’équipe de la ville qu’ils aiment.
Ils en seront réduits à regarder, impuissants, circuler des sommes folles dont ils n’espèrent plus depuis longtemps déjà, le moindre ruissellement.
Les instances européennes du football sont vent debout contre ce projet. Tant mieux.
Des présidents de club, comme Jean-Michel Aulas, y voient l’occasion de se refaire une virginité face à une dérive à laquelle ils ont eux mêmes contribué.
L’UEFA promet des sanctions exemplaires, tout en présentant le même jour une réforme des compétitions européennes qui, dans les faits, obéit à la même logique.
Cette logique, au-delà des sommes d’argent hallucinantes qu’elle génère, est un coup mortel aux valeurs humaines que ce sport, que le sport en général, doit continuer de porter.
Le Liverpool Football Club fait partie de ces clubs qui ont décidé de « faire sécession » : je n’ai pas l’intention de stigmatiser ce club plus que les 11 autres, mais je viens de lire le beau livre de David Peace « Red or dead », « rouge ou mort », retraçant l’ascension de cette équipe dans les années 1960-1970, sous l’impulsion de son entraineur légendaire Bill Shankly, dans cette ville populaire et ouvrière du Nord de l’Angleterre, dans laquelle le Liverpool FC a puisé son identité. David Peace raconte que lors d’un déplacement de son équipe à Manchester, Bill Shankly aperçut sur un trottoir de Liverpool, depuis le bus qui amenait les joueurs, 2 enfants habillés de rouge, pleurant de ne pouvoir se déplacer pour assister au match. Bill fit arrêter le bus, fit monter les enfants auprès des joueurs, après avoir lui même téléphoné à leurs parents en leur promettant de les ramener à leur domicile après la rencontre.
Une autre époque diront certains. Mais les valeurs sportives et humaines n’ont pas d’époque.
Bill Shankly a sa statue devant le stade d’Anfield Road. Ont-ils décidé de la déboulonner ?
Il dépend de notre mobilisation à toutes et tous que l’humanité ne devienne pas une vieille lune, enterrée sous des liasses de billets de banque.
C’est vital et urgent !