Pour l’indépendance du Sahara occidental

Il y a 2 mois, le 8 juin 2022
Par Pierre Laurent
Depuis 1976, le Maroc occupe illégalement 80% du territoire de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Aucun Etat n’a entériné véritablement cette colonisation. La RASD est même reconnue par 84 pays, ainsi que par l’Union Africaine.
Cette occupation a entraîné pendant plusieurs années de violents affrontements militaires. À la fin des années 1980 le Front Polisario, représentant reconnu du peuple sahraoui, a accepté un cessez-le-feu pour permettre l’établissement de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). Depuis, le Maroc ne cesse de refuser toute résolution politique et juridique du conflit. Le roi Mohammed VI a encore récemment déclaré que « rien n’était négociable ».
Le droit international et les résolutions de l’ONU sont pourtant sans ambiguïté : il n’existe aucun lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara occidental. Le peuple sahraoui a un statut séparé et distinct du Maroc. Inscrit sur la liste des territoires à décoloniser de l’ONU, il est titulaire du droit à l’autodétermination, par la voie du référendum.
Le Front Polisario n’a pas ménagé ses efforts, en acceptant de nombreuses solutions de compromis, ainsi qu’en donnant des garanties au Maroc dans le cas où le référendum aboutirait à l’indépendance. Rabat a balayé d’un revers de main ces propositions, portant l’entière responsabilité de l’échec du processus de paix.
À la suite de la brutale intervention de l’armée marocaine au poste de frontière de Guerguerat, le 13 novembre 2021, le cessez-le-feu a volé en éclats après 30 ans d’attente de l’organisation du référendum d’autodétermination, provoquant un retour à la case départ.
Les gouvernements français portent une lourde responsabilité dans cette situation. Avec l’Espagne et les Etats-Unis, la France s’oppose à l’organisation du référendum. Elle a même brandi la menace d’utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Cela encourage l’intransigeance du Maroc, permet la répression impitoyable des sahraouis et le pillage de leurs richesses tout en exacerbant l’instabilité régionale.
Les violations des droits humains sont une constante de l’occupation marocaine dans les territoires sahraouis occupés. Elles se sont même renforcées avec la reprise des hostilités. Cette escalade inquiétante frappe les activités des défenseurs des droits humains, leurs associations, syndicats, les militants sahraouis, ainsi que les familles de prisonniers qui subissent les violences des forces de sécurité, d’agents en civil et de groupes para-policiers, dans une atmosphère de militarisation accrue.
À l’échelle de l’UE, la France agit en meneur de tout ce qui vise à contourner les différentes décisions de la Cour européenne de justice qui a annulé, en septembre 2021, plusieurs accords de partenariat entre le Maroc et l’UE, qui accordaient des préférences tarifaires aux produits issus des territoires sahraouis occupés.
Oui, nous devons sortir du « deux poids, deux mesures » dans les relations internationales. L’application du droit international ne peut pas être à géométrie variable, en fonction des supposés « intérêts de la France ».
Oui, la France doit cesser de soutenir inconditionnellement le Maroc, pour revenir à une politique de neutralité et d’équilibre visant au respect absolu du droit international afin de trouver une issue pacifique au conflit. Il appartient au peuple sahraoui et à lui seul de déterminer son avenir.
Pierre Laurent
Sénateur (PCF) de Paris
Vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat
Prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire : appuyer un véritable processus de réconciliation nationale

Il y a 4 semaines, le 22 juillet 2022
Par Pierre Laurent
Avec d’autres, je tente depuis des années de briser le mur de silence, d’indifférence, voire de complaisance par rapport aux mesures liberticides en œuvre en Côte d’Ivoire.
Cette démarche vise à briser le cercle vicieux des montées des rancœurs qui ne peuvent qu’amener d’autres drames. Si une certaine baisse des tensions peut être constatée il faut poursuivre cette démarche afin de contribuer de façon durable à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, une des conditions nécessaires en vue de permettre au pays de se concentrer sur les grands enjeux d’un développement socio-économique tourné vers la satisfaction des besoins humains, question urgente s’il en est en Afrique de l’Ouest notamment.
C’est le sens de ma question à la Ministre des Affaires étrangères, au sujet des prisonniers d’opinion.
Mix énergétique des pays africains : les luttes contre le réchauffement climatique et pour le développement humain sont inséparables

Il y a 4 semaines, le 21 juillet 2022
Par Pierre Laurent
Les pays africains, en comparaison avec les pays occidentaux, consomment en moyenne une petite partie de l’énergie et émettent une faible fraction du carbone mais souffrent de manière disproportionnée des conséquences du changement climatique. De plus ils doivent affronter en même temps le défi climatique et celui d’un approvisionnement énergétique le plus décarboné possible en lien avec leurs ambitions de développement économique, de combat contre la pauvreté et d’industrialisation. L’Africa Progress Panel soulignait en 2015 qu’il y a 600 000 personnes en Afrique qui meurent chaque année du manque d’électricité. Ces personnes utilisent des combustibles toxiques pour se chauffer ou cuire leur nourriture et cette exposition provoque des maladies cardiaques et respiratoires.
Dans ce contexte, la mise en place d’un mix énergétique trouve tout son intérêt. Celui-ci pourrait comprendre une part d’énergie nucléaire, d’autant qu’une grande partie de la matière première provient du continent et que certains de ces pays sont d’ores et déjà adhérents de l’AIEA. La France pourrait, de par son savoir-faire en la matière, jouer un rôle si les pays concernés le souhaitent. C’est le sens de ma question écrite adressée au Gouvernement. Toute lutte contre le réchauffement climatique qui ferait, en Afrique comme ailleurs, l’impasse sur le développement humain, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, outre d’être injuste, serait vouée à l’échec et contribuerait à de graves conséquences pour l’Humanité toute entière.
JEUDI 29 SEPT – MANIFESTATION POUR LES SALAIRES
9-10-11 SEPT – LA FÊTE DE L’HUMANITÉ À BRÉTIGNY (91) !
Les Palestiniens ont plus que jamais besoin de la mobilisation internationale – Retour de voyage officiel

Il y a 1 mois, le 18 juillet 2022
Par Pierre Laurent
Il y a quelques jours, membre d’une délégation officielle de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, j’ai pu me rendre en Israël et dans les territoires palestiniens. Je reviens ici sur les faits marquants de cette visite, ce que j’ai pu y observer et les priorités que cela appelle pour les mobilisations à venir.
Prisonniers d’opinion en Arabie Saoudite : suivre l’avis du groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires

Il y a 1 mois, le
Par Pierre Laurent
Choyée par les puissances occidentales, dont la France, l’Arabie Saoudite viole massivement les droits humains. J’ai interpellé aujourd’hui la Ministre des Affaires étrangères sur une de ces violations, afin qu’elle agisse en cohérence avec les recommandations du groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires.