Mix énergétique des pays africains : les luttes contre le réchauffement climatique et pour le développement humain sont inséparables

Il y a 1 an, le 21 juillet 2022
Par Pierre Laurent
Les pays africains, en comparaison avec les pays occidentaux, consomment en moyenne une petite partie de l’énergie et émettent une faible fraction du carbone mais souffrent de manière disproportionnée des conséquences du changement climatique. De plus ils doivent affronter en même temps le défi climatique et celui d’un approvisionnement énergétique le plus décarboné possible en lien avec leurs ambitions de développement économique, de combat contre la pauvreté et d’industrialisation. L’Africa Progress Panel soulignait en 2015 qu’il y a 600 000 personnes en Afrique qui meurent chaque année du manque d’électricité. Ces personnes utilisent des combustibles toxiques pour se chauffer ou cuire leur nourriture et cette exposition provoque des maladies cardiaques et respiratoires.
Dans ce contexte, la mise en place d’un mix énergétique trouve tout son intérêt. Celui-ci pourrait comprendre une part d’énergie nucléaire, d’autant qu’une grande partie de la matière première provient du continent et que certains de ces pays sont d’ores et déjà adhérents de l’AIEA. La France pourrait, de par son savoir-faire en la matière, jouer un rôle si les pays concernés le souhaitent. C’est le sens de ma question écrite adressée au Gouvernement. Toute lutte contre le réchauffement climatique qui ferait, en Afrique comme ailleurs, l’impasse sur le développement humain, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, outre d’être injuste, serait vouée à l’échec et contribuerait à de graves conséquences pour l’Humanité toute entière.
M. Pierre Laurent attire l’attention de Mme la Ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’intérêt qu’aurait la construction d’au moins une centrale nucléaire en Afrique de l’Ouest.
L’Afrique doit affronter en même temps le défi climatique et celui d’un approvisionnement énergétique le plus décarboné possible, en lien avec ses ambitions de développement économique. Relever ce double défi passe par la construction d’un mix énergétique adapté et décidé par les états africains pour répondre à leurs besoins. L’énergie électrique nucléaire peut en être un élément si ces états le décident. Plusieurs y travaillent. Ainsi pour la seule Afrique de l’Ouest, le Niger, le Nigeria et le Ghana se sont lancés dans un programme électronucléaire ou envisagent de le faire, et collaborent avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Il est également à noter que l’agence internationale de l’énergie (AIE) préconise dans son dernier rapport dédié à l’atome de doubler la quantité d’électricité produite par fission dans le monde, passant de 413 gigawattheures (GW) en 2022 à 812 GW en 2050 pour mener à bien la transition énergétique. La France dispose d’une maîtrise et d’un savoir-faire de pointe, reconnus internationalement dans ce domaine. Parallèlement aux soutiens et transferts de technologie nécessaires dans le domaine des énergies renouvelables, qui sont une des clefs essentielles dans le développement d’un mix énergétique en Afrique, la France pourrait jouer un rôle de premier plan dans un programme électronucléaire sur ce continent.
La France bénéficie depuis des décennies de livraisons importantes d’uranium par le Niger, avec pour elle des externalités très positives. Parallèlement le Niger a l’indicateur de développement humain le plus bas du monde. Ce pays, et plus globalement la sous-région ouest-africaine, ont besoin de ressources électriques importantes pour se relever d’une situation économique, sociale et humanitaire très difficile (environ 57 % de la population de l’Afrique subsaharienne n’a pas accès à l’électricité) tout en menant à bien leur industrialisation notamment en ce qui concerne la transformation de matières première (bauxite en aluminium par exemple).
Compte tenu de tous ces éléments, il lui demande s’il ne serait pas souhaitable et équitable que la France entreprenne, si les pays concernés le souhaitent, toutes les actions utiles au niveau national, européen et international, en vue de la mise en œuvre concrète d’au moins une centrale nucléaire adaptée aux réalités de l’Afrique de l’ouest, en concertation étroite avec l’AIEA et les gouvernements concernés.
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Par Pierre Laurent
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Par Pierre Laurent
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